FLASH marchés du 29 janvier 2025 |

Chers tous,

 

 

Serait-ce que, contraint ou forcé, les choses commencent à bouger en Europe, chez nos politiques, sur le sujet « avalanche de réglementations » ?

Durant la semaine passée, on ne compte plus les prises de positions eu Europe liées à l’électrochoc Trump et sa dérégulation / déréglementation. C’est une véritable avalanche :

–       Volte-face de la France sur le devoir de vigilance des entreprises (les Echos du 27 janvier) : Paris demande un report indéfini de cette directive élaborée en 2017 et votée en juin 2024. Exit l’obligation de respect des droits sociaux et environnementaux, y compris dans les filiales mondiales des entreprises européennes. Cela fera un boulet de moins pour nos entreprises.

–       Régulation bancaire : Paris -encore- demande le report à 2027 des règles sur les risques de marché (les Echos du 27 janvier) et Bâle III, après un précédent report de 2026 à 2027 ; Bref, vu que les américains, suivi par les anglois, sont en train de le faire, « ce serait bien qu’on ne se rajoute pas encore un boulet qui nous fasse regarder passer les trains ».

–       Le report de 2035 pour les voitures électriques, sur le sujet de la norme Co2. On y arrivera, déjà parce que le pragmatisme doit faire prendre conscience que la demande de véhicules électriques ne suit pas et que les objectifs de vente ne seront pas atteints. Le sujet du jour est les amendes supposées que les constructeurs vont devoir payer sur ce sujet, juste pour 2025 : on parle de 15 milliards d’euros, une paille. Nous vous mettons en pièce jointe la tribune des Echos du 27 janvier écrite par le gouvernement français exhortant la Commission européenne à prendre ses responsabilités.

–       La norme CSRD, « Corporate Sustainability Reporting Directive », est encore un exemple ubuesque pour « améliorer la divulgation d’informations environnementales, sociales et de gouvernance » par les entreprises. Un délire kafkaïano-administrativo-européiste pour nos entreprises, surtout les petites…

 

Aujourd’hui, ce mercredi, enfin l’Europe semble réagir. Les prémices sont le rapport Draghi de l’été dernier, et cela fait la une des journaux ce matin. On va croiser les doigts, car le mantra semble être « choc de simplification » et certainement pas toilettage. Les politiques se positionnent pour un mouvement radical sur le sujet, et pas de demie mesure. Tout cela n’empêche pas les concepts abscons et la novlangue (« boussole de compétitivité », « Green deal », « taxonomie », …), mais on parle de réduire de 25% la charge des entreprises sur les obligations de reporting, et même de 35% pour les entreprises

Concrètement, Ursula VDL s’apprête à détricoter 3 textes législatifs adoptés lors de son précédent mandat, les honnis CSRD, CS3D (l’obligation de vigilance), et la Taxonomie sur les investissements verts. On (re-)croise les doigts.

 

 

 

D’un point de vue « complotiste », toutes ses directives n’ont qu’un seul objectif inavoué : créer des emplois et générer des recettes fiscales, tout cela alourdissant considérablement nos entreprises européennes, et pour une utilité qu’ils conviendra de démontrer a posteriori ; parce que nous ne jouons pas à armes égales avec les autres pays de la planète. Et que ce qui est fait laisse des trous béants sur des sujets induits… sur lesquels il faudra de nouveau légiférer.

 

Il est tout de même frappant que des textes votés, donc contraignants, ne puissent être que reportés, édulcorés, sans jamais être purement et simplement abrogés. « faire et défaire c’est toujours travailler ». Il ne faudrait pas avoir honte d’instaurer un peu de pragmatisme et de reconnaissance de ses propres erreurs, en annulant purement et simplement.

L’exemple de base qui nous a toujours fait hurler est la mauvaise taxation sur les logements vacants pour l’immobilier en France : plutôt que d’annuler l’avis d’imposition envoyé par erreur, on vous met un « dégrèvement ». Sémantiquement ce n’est pas la même chose : « t’es bien gentil, alors je te remets de ta dette qui n’aurait pas dû exister ». « non, t’es gentil, merci pour ta magnificence, mais tu me l’annules purement et simplement ».

 

 

Economiquement, la fête semble finie en France et l’effet JO s’est dissipé. L’INSEE s’apprête demain à annoncer la croissance du 4ème trimestre, qui a chu de manière importante : 0%. Tout le monde dénonce la situation politique en France et l’absence de budget, qui nous fait avancer dans le brouillard et reporte des décisions d’investissement. Cf l’édito des Echos du 29 janvier : « Y a-t-il un adulte dans l’hémicycle ? » !

Et le FMI a revu à la baisse la croissance en Europe cette année, à +1%, alors que nos amis américains devraient être à 2,7%.

 

 

On se pose un peu de question sur l’évaporation de 1 000 milliards de USD de capitalisation boursière sur le Nasdaq lundi dernier, avec la palme pour Nvidia et 600 milliards perdus ; Nous parlions récemment de la valorisation / capitalisation de Nvidia à 3 300 milliards de USD, qui « objectivement » ne veut rien dire. C’est équivalent à la totalité de la dette de la France, et c’est aussi, nous vous le rappelons, 1,5 fois la capitalisation de toute la bourse de Paris, tous marchés confondus. Et nous avions pointé 2 risques : une réglementation et problème de concurrence, et justement le développement de la concurrence, ce qui est donc arrivé avant-hier avec l’annonce de DeepSeek. Affaire à suivre, mais une petite musique est à suivre dans les informations du jour et titille les investisseurs : « une bulle » ? « Un motif de correction des marchés ? »

 

Et pourtant… La résilience des marchés est importante, probablement toujours liée à la période de grâce de Trump :

. un dégonflement de la volatilité des marchés. L’indicateur VIX est en baisse de 13% depuis le niveau de l’année, on revient quasiment sur l’étiage de l’indice.

. de la même manière l’indice « Fear and Greed » de CNN, que nous suivons (https://edition.cnn.com/markets/fear-and-greed), ne semble pas montrer que les marchés soient surévalués, ce serait même plutôt le contraire.

. vous aurez noté le rebond du Nasdaq hier, Nvidia a repris la moitié de sa perte, entraînant dans son sillage une remontée des valeurs Techs US. Et ASML qui publie des bons commentaires, +10% ce matin.

. L’annonce sans (trop de) gadin : LVMH hier, avec une annonce de baisse de 17% de son résultat opérationnel (19 milliards d’euros sur un chiffre d’affaires de 85 milliards, tout de même !). La baisse de l’action, après le gadin boursier de 2024 qui avait anticipé le mouvement, est circonscrite à -3% ce matin à l’ouverture. Voir le commentaire acerbe de Bernard Arnault hier soir sur https://video.lefigaro.fr/figaro/video/cest-un-peu-la-douche-froide-bernard-arnault-fustige-la-hausse-prevue-des-impots-sur-les-entreprises-francaises/

. le USD toujours fort. Après la petite faiblesse des derniers jours (1,0550), nous voici repartis sur la baisse de l’euro (1,0420 ce matin)

. L’or toujours très demandé, flirtant avec ses plus hauts historiques, à 2 766 USD l’once

. Une détente / stabilité sur les taux d’intérêt à long terme, américains et européens, mais surtout une très nette réduction du spread OAT / Bund 10 ans, passé en une semaine de 88 points à 74 points de base ce matin. Etonnant dans le contexte français d’affolement de la dette et l’absence de budget 2025.

 

Alors oui, nous continuons à restés investis…

 

Oui, je sais, nous ne parlons pas des marchés asiatique. Nous ne savons pas trop que dire et attendons de voir les effets de la restriction monétaire et remontée des taux courts au Japon. Quant à la Chine, « no comment ».

 

 

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A votre disposition pour en rediscuter,

 

 

Bien à vous,

 

Pierre

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