FLASH marchés du 5 mai 2023 |

Chers tous,

Enfin un peu de matière à raconter dans cette période de changement d’ère… Nous nous attardons ici sur 2 sujets principaux :

Les dettes souveraines des Etats… Voilà bien longtemps qu’on n’avait pas parlé du sujet, et les marchés nous avaient donné un peu de répit. Coup sur coup, l’actualité nous les fait revenir sur le devant de la scène :

  • La France tout d’abord : vous aurez noté le week-end dernier la dégradation de la note souveraine de la dette française par Fitch. La note passe de AA à AA-.

 

Cela a cependant laissé le marché de marbre : nous surveillons depuis mardi le spread OAT / Bund 10 ans, qui reste cantonné sur un différentiel de 50 à 55 points de base. Le marché ne joue donc pas la catastrophe, voir « s’en fiche », au moins pour le moment.

Mais Fitch en remet une couche ce jeudi : « Le resserrement quantitatif fera peser une plus grande responsabilité sur les investisseurs du secteur privé pour le financement des gouvernements de la zone euro, entraînera un durcissement des conditions d’emprunt des États et freinera la création de crédit ». Il faut pensait que la BCE a acheté pour plus de 1 000 milliards de dettes d’Etats européens pendant la période de quantitative easing, de 2014 à 2022, soit plus que le montant net de dettes émises par les Etats pendant cette période… Alors forcément que les taux et spreads devraient s’ajuster…

Et d’une manière ou d’une autre, « à m’ane donné », il va bien falloir, maintenant que la BCE est partie pour la réduction de son bilan, que les institutionnels et autres investisseurs prennent le relais pour acheter ces dettes. Et ils seront probablement plus regardants sur le rating de chaque émetteur, tout cela dans un contexte de défiance bancaire aux Etats-Unis…

Article lié à ce sujet : https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/l-edito-politique/edito-derriere-la-note-aa-decernee-par-l-agence-fitch-a-la-france-la-crainte-d-etre-lache-par-les-marches_5775656.html

  • Les Etats-Unis. Nous avons régulièrement abordé le sujet depuis le début d’année, et le bruit s’intensifie. Nous en reparlions encore la semaine dernière, « Nous vous demandons de suivre la petite musique de fond dont nous vous avons déjà parlé : le sketch du plafond de la dette américaine, qui devrait être atteint en septembre. Nous vous mettons en pièce jointe un article des Echos de ce jour, « ça commence à remuer »… »

 

Ce qui est plus embêtant, c’est que petite musique devient plus que lancinante, et que c’est désormais tous les jours qu’on nous ressert le psychodrame ; l’article le plus intéressant date d’hier, dans les échos, en pièce jointe de cette note, sur les conséquences que cela pourrait entraîner pour les Etats-Unis et d’un point de vue mondial. Sans être complotiste, l’article établit un scénario catastrophe, on joue les Cassandre, on parle d’un dollar qui perdrait tout de suite 10% sur un défaut, des taux qui exploseraient, etc… Nous vous recommandons vivement la lecture de cet article, « ça calme » !

Et c’est là où l’on reparle aussi du vieux serpent de mer de la « dédollarisation de l’économie mondiale », merci Jean-Pierre pour nos échanges ! C’est sûr, on y aura droit un jour (pas dit qu’on soient encore vivants pour le voir), mais un défaut sur la dette américaine pourrait à coup sûr accélérer le mouvement.

C’est d’ailleurs peut-être cette crainte qui fait que l’Euro continue d’être très ferme contre le dollar, au-dessus de 1,10.

Autre sujet : on arrive à la croisée des chemins : ça y est, on y est, la FED a communiqué mercredi soir, et la BCE hier en début d’après-midi.

Cette dernière a donc bien augmenté ses taux de 25 centimes, sans donner aucune perspective de ce qu’elle pourrait faire lors de ses prochains meetings. Bien au contraire, nous traduisons qu’elle ne compte pas en rester là pour combattre l’hydre inflationniste, qui a encore frappé cette semaine avec le prix des biens alimentaires. Courage, d’ici fin juin, l’impact de la hausse des prix de ces derniers commencera à se diluer.

Mais en attendant, on se dirige vers un taux du livret A de 4% lors de la prochaine révision.

Pour la FED, le discours, après la hausse de 25 centimes de mercredi soir, le discours est bien plus clairement en mode « pause », d’autant qu’il y a des sujets un peu touchy à régler, à commencer par les dominos bancaires, qui tombent les uns après les autres et qui alimentent les inquiétudes sur les marchés. Voir notamment le dernier en date, la Frist Republic, surhttps://www.zonebourse.com/actualite-bourse/First-Republic-mord-la-poussiere-a-son-tour–43706414/?countview=0.

Et ça continue hier avec la PacWest Bank. Elle cotait 30 USD il y a 2 mois, elle clôture à 3,17 USD hier, en baisse de 50% dans la journée à la clôture, après avoir atteint 2,48 USD en séance… Tout cela pour dire que cela pèse sur la confiance des marchés, facteur essentiel.

A tel point que les autorités américaines évoquent et évaluent la possibilités de manipulation des valeurs bancaires, en tournant leur regard sur les hedge funds spécialistes des ventes à découvert.

D’un point de vue général, les marchés européens se comportent toujours bien.

Vous connaissez le dicton « Sell in May and go away”. Merci à Christian d’avoir partagé le petit graphique ci-dessous et en PJ. Comme dirait l’autre, « c’est pas faux » ! D’autant qu’on a en ce moment ce qu’on peut considérer comme un risque asymétrique : on le dit, il faut rester investi, pour les dividendes, parce que les résultats des entreprises sont bons, etc, mais qu’il va falloir trouver de nouvelles raisons de vraiment monter. Autrement dit, on reste investis dans l’espoir de gagner quelques pourcents. Mais si ça ne passe mal, on a un risque à -20% / -30%. Asymétrique, on vous dit !

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