Chers Tous,
Un petit rappel de notre note de la semaine dernière : « […] « Interviendra / interviendra pas ? », c’est la question, mais vous êtes très nombreux à penser qu’il n’y aura pas d’invasion de l’ukraine. Et ce sont, bien entendu, les américains qui alimentent le débat de l’invasion, en mettant une pression médiatique d’enfer, fidèles à leur politique impérialistes d’aller mettre le bazar loin de chez eux ». Mais à force d’avoir menti lors de précédents conflits, personne n’a voulu prendre les alertes des services secrets américains au sérieux.
On y est donc. Mais pas le temps de dire « ouf » que les russes sont déjà aux abord de Kiev, et que le Nasdaq a repris hier soir +3,40% !
Au gré des annonces qui se succèdent, le grand optimisme des bourses américaines hier soir ne se retrouve pas en Europe ce matin, même si on est en légèrement en positif, mais avec énormément de volatilité (ouverture à +1%, puis 0, puis +1,60% à midi).
Le rebond du Nasdaq a probablement été lié à des « rachats à bon compte » (rappelons que le Nasdaq perd plus de 20% depuis ses plus hauts de décembre dernier), mais aussi sur l’éternel sujet de « flight to quality » : les investisseurs préférant investir sur des marchés traditionnels et qui ont fait leurs preuves.
Gageons que la riposte sera certainement d’ordre économique, et certainement pas militaire. L’armée russe a été ultra-professionnalisée, et personne en Europe ne va risquer de s’y frotter. C’est un avis que l’on retrouve, « Poutine sait que ni l’Amérique ni l’Europe ne sacrifieront un soldat pour l’ukraine ».
Une réflexion : il n’est pas possible que la Russie n’ait pas étudié toutes les conséquences de sa politique, et notamment sur un sujet dont on nous rebat les oreilles depuis quelques jours : la menace brandie d’une interdiction de l’utilisation du système mondial de paiements, swift, et l’étude de l’interdiction de recours aux devises USD, EUR, JPY, CHF et GBP (voir article des Echos annexé).
Sous cet angle, vous aurez noté le rapprochement ces derniers mois de la Russie et de la Chine. Il se dit que les 2 pays ont mis en place un système de paiement alternatif à swift. Affaire à suivre tout-à-fait sérieusement.
Et si la Chine en profitait pour annexer Taïwan, comme ça, discrètement ?!
En tout cas, le centre économique du monde vient de violemment se décaler sur l’Asie, et il est certain que les américains doivent un peu gênés aux entournures par cet axe Russie-Chine.
Une information à vérifier : il est dit qu’aujourd’hui, 90% des exportations russe de pétrole et gaz ne sont plus libellées / payées en dollars américains. C’est dire…
Par contre, bon courage aux entreprises occidentales. 30 des valeurs du CA40 commercent avec la Russie, ou ont des intérêts, avec une mention spéciale pour 2 entreprises françaises : Société générale et sa filiale Rosbank (l’action de la SG perd encore aujourd’hui, soit presque -20% en 3 jours) ; Renault et sa filiale Lada (même niveau de chute).
On a mis sous le boisseau l’inflation, sans jeu de mot, mais ça va forcément ressortir : ces derniers jours, le blé s’est envolé de 20 à 25%. Pas besoin de rappeler la formule « ukraine, grenier à blé de l’Europe ».
Et d’ailleurs, on se rend compte que la 2 ans américaine remonte à toute vitesse, et qu’on assiste relativement rapidement à un flatening de la courbe. Sur les taux court terme, probablement un peu de pragmatisme de la part de la FED : on avait pensé à une hausse avant le prochain FOMC, mais vue la situation en Europe, ça temporise.
Idem pour le pétrole. On est longtemps resté cantonné hier au-dessus de 105 USD le baril de Brent, pour se détendre un peu aujourd’hui. L’annonce de la suspension du Nord Stream risque de mettre de l’eau dans le gaz et faire exploser les prix (+30% à +50% ces derniers jours). Rappelons que l’Allemagne importe 50% de son gaz en provenance de Russie (20% pour la France), et que tôt ou tard le principe de réalité règlera le sujet.
Nous vous joignons un article intéressant des Echos de ce matin sur les réflexes d’investisseurs en tant de guerre, mais aussi l’impact sur les bourses de différents conflits armés depuis 1991. Impact immédiat et rebonds ultérieurs dans les 6 mois.
Pas de variation dans notre politique d’investissement, pour les mêmes raisons que depuis le début de l’année : il n’est pas question de regarder passer les trains, alors nous restons investis, même moins. Le rebond d’aujourd’hui en est encore l’exemple.
En ces temps incertains, mentions spéciales pour l’or (1950 USD l’once hier), et le Franc Suisse qui se rapproche petit-à-petit de la parité (1,0320 ce matin). La seule chose qui doit être souligné est que la 10 ans américaine, qui fait généralement office de 3ème valeur-refuge, est repartie à la hausse hier, tiraillée entre ce rôle et le sujet de la remontée des taux. Pas un bon signe.
A votre disposition pour en rediscuter,
Bien à vous,
Pierre
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