FLASH marchés du 11 mars 2022 |

Chers Tous,

En données brutes, d’une semaine à l’autre, les marchés ont un peu baissé, rien d’affolant. Mais dans le détail, c’est une toute autre histoire sur le front des actualités et des marchés, et les réactions qui s’ensuivent sur lesdits marchés ont de quoi en déboussoler plus d’un. Nous vous proposons une revue de différents sujets, en quelques bullet points, pour étayer ce point :

 

. Les marchés, tout d’abord, sont au comble de la volatilité intrinsèque, quand bien même  le VIX est cantonné à 30 sans trop de mouvements erratiques. Imaginez seulement que sur les 7 derniers jours (cf notre fichier des performances), le CAC40, par exemple, a cédé un « modeste » 4,40% (il fallait le faire !). Mais c’est sans compter les variations d‘un jour à l’autre : la somme des valeurs absolues des performances quotidiennes sur 5 jours ouvrés de bourse est de 17,4%. Et la somme des points « plus haut / plus bas » sur ces 5 séances est de presque 1 400, soit près de 23% de l’indice. En soit, cela ne veut rien dire en tant quel tel, mais c’est pour montrer l’extrême volatilité actuelle.

 

. Qui eut pu croire à une remontée de plus de 7% d’un indice boursier en une seule journée ? Du quasi-jamais vu. Mais une telle variation en l’absence de changements ou d’évènements majeurs est révélatrice d’une incompréhension ou d’une certaine sidération. On l’a justifié par le début des pourparlers entre Russie et ukraine (sans commentaire), ou alors par des « rachats de shorts / chasse aux bonnes affaires ». En tout état de cause, un tel mouvement à la hausse dans un marché qui doute, et en proie à des évènements exogènes, n’est jamais réellement un bon présage.

 

. Au-delà de ces mouvements phénoménaux, les actifs étaient jusqu’à présents assez liés / corrélés dans leurs évolutions : une baisse violente de marché entraînait une montée du USD, du CHF, et de l’or, parallèlement à une baisse des taux longs (cf notre note de la semaine dernière). Et vive-versa. Mais cette soi-disante corrélation est en train de voler en éclat. Nous serions curieux de comprendre, à l’heure où nous écrivons ces lignes, ce vendredi 11 mars à 15 heures, pourquoi les marchés européens viennent de passer de -1% à +3%, et que parallèlement le USD continue de monter.

 

. Les Banques centrales sont plus que jamais entre le marteau et l’enclume. La BCE nous apprend hier, lors de sa conférence de presse, que l’immédiat est de réduire le bilan de la Banque, et qu’au vu des circonstances actuelles, on peut se permettre de retarder la remontée des taux.

 

. En terme de performances boursières, on est sur du -4% environ en Europe, sur une semaine, plutôt -2% aux Etats-Unis, mais la claque est bien plus importante en Asie sauf Inde (entre- 5% pour le Nikkei, jusqu’à -9% pour le MSCI China). On reparle de ralentissement de la croissance en Chine, et de nouvelles mesures de l’Etat à venir pour relancer la machine (tiens, au fait, ça a donné quoi la faillite du plus grand promoteur immobilier du monde ?!). D’autant qu’il semblerait que la Chine soit plus gênée aux entournures que prévu par les sanctions économiques

 

. Conséquences à venir et qui devraient bien continuer de déstabiliser la sphère économique. Catalogue à la Prévert qui ne peut qu’être complété :

. Les greniers sont pleins en Russie et ukraine (ces 2 pays représentent à eux deux 25% des exportations mondiales de blé…), mais interdiction d’exporter et de toute façon il y a boycott. On commence à parler de pénuries alimentaires mondiales

. Le rouble n’est plus convertible de facto. Pensez qu’on avait 85 roubles pour un USD il y a quelques jours, et qu’on en a maintenant 150… Poutine a suggéré que pour toute exportation, les paiements pourraient se faire en RUB… Et de toute façon, il a ordonné aux entreprises d’engrais de cesser tout production destinée à l’exportation

. Nationalisation des entreprises étrangères qui quitteraient la Russie ?

. Retrait des majors pétrolières, dans leur majorité, de Russie

. Les Etats-Unis ont adopté le boycott du pétrole et du gaz russes. Mais bien entendu, c’est aussi parce que ça les arrange : avec leur pétrole et gaz de schiste dont ils ont réussi à baisser le prix de revient en-dessous de 40 USD, alors forcément qu’à 120 USD le baril ils sont debout sur la table en train de danser ! Tout d’un coup le Venezuela redevient d’ailleurs fréquentable à leurs yeux, cf acticles de cette semaine. Remarquez, les pays OPEP n’ont pas l’air non plus très pressés de rouvrir les vannes !

. Finances : on se rapproche d’un défaut de paiement de la Russie (Défaut de paiement de la Russie « imminent » selon Fitch

. Finance encore : on se rapproche d’une faillite de la plus grande banque russe en Allemagne, VTB. Voir article joint, l’Union Européenne a précisé sa positions mercredi dernier, indiquant que les citoyens russes binationaux Suisse ou de l’Espace Economique Européen n’étaient pas concernés par la limite de dépôt de 100 000 euros garantis. Voir l’article joint, « Les Echos – 100 000 euros – 20220310 »

. Finances toujours : on assiste toujours au concours de beauté, où les banques annoncent leurs expositions sur la Russie. Ce fut le cas la semaine dernière avec les 3 françaises, c’est le cas aujourd’hui avec BlackRock, qui annonce une exposition de 17 milliards de USD. A noter que exposition ne veut pas dire perte, et que 17 milliards sur les 10 000 milliards que gère BlackRock est un peu une paille…

. Une top nouvelle : l’Union Européenne lance l’examen de candidature de l’ukraine, la Georgie, et la Moldavie. Vivement la Tchétchénie, l’Ouzbékistan, et le Kazakstan. Avec un peu de chance on aura bientôt la Mongolie intérieure ou le Pakistan, dont on aura décrété qu’ils ont partie liée avec l’Europe

. Un dernier point tout aussi caustique : On sait que Poutine a guéri Covid (puisque plus personne n’en parle, CQFD), et vous aurez constaté que les sigle ESG et ISR sont a minima relégués au second plan ; certains pays en Europe rouvrent des centrales à charbon, l’Allemagne se re-pose la question du nucléaire (évidemment, c’est devenue une énegie verte avec la nouvelle taxonomie), l’industrie de l’armement explose, etc…

 

 

Notre très forte conviction : rester long, très long USD, comme nous en parlons régulièrement ces derniers temps. On a eu un très fort mouvement cette semaine en intraday, comme pas vu depuis très longtemps : en un peu plus de 24 heures, on a vu le USD monter de 1,1115 à 1,0804.

Gardons de toute façon en tête qu’au vu de l’inflation là-bas, et avec leur habituelle manière de juguler l’inflation, les taux vont remonter, c’est sûr. Et qu’avec cette inflation sortie hier, au plus haut depuis 1982, ce n’est pas une hausse de taux de 0,25% qui va suffire. Voir d’ailleurs le graphique très parlant sur la pièce jointe des Echos, « LesEchos – Taux US – 20220310 »

 

 

 

A votre disposition pour en rediscuter,

 

Bien à vous,

 

Pierre

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