Chers tous,
On est en phase avancée de pré-tanguage qui s’annonce violent.
Certes, d’un côté, les banques centrales FED et BCE ont adouci leur discours respectif, devenant plus colombes que faucons, et avançant doucement vers une baisse de leurs taux directeurs.
On a commencé la semaine avec des bourses enthousiastes sur ce que les marchés boursiers analysent comme « le nouveau bon ton du Président de la FED ». Et parmi les nouvelles, figurent des prévisions rassurantes, qui font que les marchés se calent sur juin pour des premières salves de baisses des taux directeurs des banques centrales.
Mais la bombe de la semaine, à notre avis, c’est tout de même l’annonce du déficit budgétaire de la France qui retient particulièrement l’attention, avec un certain effet de sidération à plusieurs niveaux.
Manifestement, le « quoiqu’il en coûte » continue de produire ses effets néfastes. Et tout le monde se réveille « paniqué », dans une « déroute » budgétaire historique et non-prévue / anticipée (de l’amateurisme ?). 5,5% de déficit budgétaire, c’est kolossal. Et encore on nous dit que la prévision est sûre à 0,3 / 0,4% près, on pourrait donc, théoriquement, attendre les presque -6%. Pensez-vous, pas un budget annuel de la France qui soit à l’équilibre ou en positif depuis 50 ans… Oui, 50 ans, 1974, voirhttps://www.ifrap.org/data/retour-sur-50-ans-de-deficit-public#:~:text=Evolution%20du%20déficit%20public%20depuis%201974&text=Deux%20crises%20sont%20particulièrement%20apparentes,rigueur%20à%20partir%20de%201993…
On commence à voir des articles sur la comparaison avec la Grèce (cf les Echos du 25 mars), ou de « pire résultat de l’Europe » (le FigaroEco du 27), le tout dans un contexte de croissance complètement anémiée.
On n’y a pas encore prêté attention, mais ce qui est « rigolo », c’est que les prochaines interventions des agences de notation sont le 26 avril 2024 pour Fitch et Moody’s, et le 31 mai 2024 pour Standard & Poor’s.
Plusieurs commentaires sur ces dates :
. On va donc être fixés très très vite sur notre nouvelle future notation ;
. parce que c’est presque sûr, la note de la France va être dégradée Moody’s en met une première couche ce mercredi 27 mars, « [jugeant] improbable que la France tienne son objectif d’abaisser le déficit public à 2,7% d’ici 2027 ». Ca fait tellement longtemps que nos édiles leur raconte des salades…
Nous mettrions bien une pièce sur 2 crans d’un coup, ou plus vraisemblablement 1 cran assorti d’une perspective négative, parce que c’est tout qui est en train de partir en vrille : on rajoute aussi le trou abyssal de la sécu, l’immobilier qui ne repart pas voire qui continue de s’écrouler sur bien des sujets (mises en chantier, promotion à l’arrêt, …), « nos » agriculteurs qui ne lâchent toujours rien, notre déficit commercial est toujours si élevé (ben oui, cf notre commentaire de la précédente note, interdire le glyphosate en France ne nous permet de produire du sucre à exporter, alors on l’importe d’Allemagne, qui a été traité au glyphosate (le sucre, pas l’Allemagne) !!!), mais au moins on est droit dans nos bottes, on ne traite pas au glyphosate. On marche sur la tête… ;
. Et puis surtout, pas sûr que beaucoup aient réalisé, mais nos têtes pensantes politiques doivent être dans tous leurs états : la dernière intervention d’une agence de notation, le 31 mai, est donc 10 jours avant les élections européennes… C’est sûr que ça va mettre un peu de piment politique ! Voire radicaliser certains votes…
Tout cela n’a pas l’air d’affoler les marchés boursiers, à commencer par celui de la France, dont le CAC40 bat tous les jours record sur record. Idem pour l’Europe, et idem pour les Etats-Unis. Rien ne semble vouloir calmer la confiance absolue des investisseurs dans les marchés actions. Cela laisse tout de même extrêmement perplexe et appelle, pour le moins, à de la vigilance accrue…
La saga de la semaine, c’est bien entendu la fin de Casino, tout du moins dans le schéma actionnarial antérieur. La dilution des anciens actionnaires a été massive, on est passé de 108 millions de titres à… 43 milliards ! Un peu beaucoup de ressemblance avec ce qui s’est passé sur Orpea, avec un petit coup d’accordéon sur le capital…
On notera qu’à ce jour, date de l’augmentation de capital, Casino ne capitalise plus que 1,6 milliards d’euros.
On a eu Orpéa, Casino, Atos, la quatrième salve est lancée par les journaux, depuis le début de la semaine, sur le cas Altice / SFR. Pensez donc, 24 milliards de dettes, ce n’est pas la vente du pôle média (BFM, …) il y a quelques jours, pour 1,55 milliards d’euros, qui va permettre de sortir de l’ornière. La dette du groupe se négocie aujourd’hui sur les marchés autour de 30% de sa valeur d’émission / remboursement, c’est dire la défiance…
Un coup de chapeau à l’introduction en bourse du réseau social créé par Trump : sur la base de pertes de 49 millions de USD, et d’un chiffre d’affaires de 3,4 millions, pour 9 mois, l’action a gagné hier, pour son premier jour, plus de 60%, pour afficher une capitalisation de 8 à 9 milliards d’euros. Si quelqu’un peut nous expliquer… (https://www.zonebourse.com/cours/action/DIGITAL-WORLD-ACQUISITION-127708949/cotations/). Ca pourrait nous rappeler Rivian, les camions / pick-ups électriques, introduits à 172 USD, qui valent 11 USD…
Suite de la saga de « nos » agriculteurs, Bruxelles, en plus de l’abrogation de certaines obligations environnementales (cf notre précédent point), vient de décider, pour calmer « nos » agriculteurs, de réduire drastiquement les importations de céréales d’ukraine, pays que, d’un autre côté, Bruxelles veut à tout prix aider. Visiblement le « en même temps » est aussi devenu une des vertus de la politique de la Commission Européenne.
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Nous vous souhaitons un bon triduum pascal.
Bien à vous,
Pierre
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